jeudi 23 janvier 2020

Mal-être au travail au Crédit Agricole Anjou Maine


Depuis longtemps, la CGT dénonce les déviances managériales qui existent dans l’entreprise et le mal être croissant des salariés.

A chaque fois, la Direction nous répond par le déni.

Or, il s’avère que nous ne sommes pas les seuls à faire ce triste constat sur ces conditions de travail dans l’entreprise.
Ainsi, nous avons eu récemment (courant décembre 2019) connaissance d’un courrier d’alerte en date du 5 Avril 2019 de la part de la Médecine du travail à destination de la Direction du CAAM.

Nous vous en restituons le corps du texte ci-dessous :

« En tant que médecin spécialiste en santé au travail, je vous confirme être très inquiet par l’apparition de pathologies en relation avec des risques psycho-sociaux au sein du CAAM.

Comme je vous en ai déjà informé au cours de différents entretiens que nous avons pu avoir, mes observations cliniques au cours des entretiens individuels sur demande des salariés ainsi que d’autres éléments concordants tels que des arrêts de travail de longues durées, mises en inaptitudes, augmentation du nombre de consultations de médecine du travail sur demande m’incitent à vous alerter.

En effet, selon les données dont je dispose, concernant les salariés que j’ai eu l’occasion de voir personnellement et selon les données recueillies auprès de ma consœur le Dr X, j’ai connaissance d’une douzaine de personnes exprimant une souffrance au travail sans localisation particulière, sur les 2 départements que nous avons en charge : la Sarthe et la Mayenne.

Ce que les salariés remontent :

-          Une prise en considération médiocre des efforts et des résultats.
-          Les salariés se plaignent d’une faible autonomie
-          Une pression importante concernant la vente ou le placement de « produits »
-          Globalement une communication limitée, avec notamment difficultés de progression des remontées de la base vers la hiérarchie : les directeurs d’agence, ou responsable RH, celle-ci étant peu conciliante lorsque les salariés expriment (éventuellement par notre intermédiaire) le désir d’une pression moindre et/ou d’un reclassement dans la structure.
-          Un discours dévalorisant de la part de supérieurs hiérarchiques : exemple : « Tu as eu un PEL soldé aujourd’hui, tu ne quitteras pas l’agence sans en avoir placé un autre… » avec des injonctions paradoxales : par exemple des directives incitant à consacrer de l’énergie et du temps à une tache déterminée et des reproches lorsque certains autres objectifs n’ont pas été atteints en raison du temps consacré à satisfaire ces directives.
-          Un certain nombre de salariés expriment leur impression « qu’il faut faire du ménage «  et qu’on les pousse à la démission.
-          Par ailleurs, il y a peu de suite aux demandes de rupture conventionnelle du contrat de travail, ce qui incite les salariés  à se tourner  vers une démarche de mise en inaptitude.
-          Les demandes de mutation sur une autre agence lorsqu’elles interviennent dans le cadre d’une mauvaise entente dans le milieu de travail se soldent fréquemment par des propositions qui impliquent un éloignement majeur du lieu de travail.
-          Les horaires seraient fréquemment imprévisibles, avec un temps croissant consacré aux réunions.
-          Enfin, plusieurs salariés m’ont dit avoir perçu un tournant au moment du changement de directeur de région ce qui se serait produit en Janvier 2017.

Les conséquences de ces données en termes de santé peuvent être graves et difficiles à prévoir.
La conséquence la plus immédiate étant une augmentation du nombre des mises en inaptitude.
Les désordres psychologiques encourus étant de loin les conséquences les moins apparentes et probablement les plus graves.

Il n’y a pas pour le moment de déclaration en maladie professionnelle, je rappelle que, en matière de risque psycho social, cette démarche doit faire l’objet accord de la CRRMP (Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles), mais c’est bien évidemment une cause de doublement des indemnités de licenciement pour inaptitude.

Je me permets de vous rappeler vos responsabilités en tant qu’employeur, en matière d’évaluation et de prévention des risques psychosociaux et votre « obligation de sécurité et de résultats » contractuelle, selon la Cour de Cassation, quant à la protection de la santé physique et mentale des salariés que vous employez. »

L’inspecteur du travail en date du 19 aout 2019 précise que le CSSCT et le CSE doit être informé de ce courrier…

Cette communication aurait dû parvenir dans les délais les plus brefs à la CSSCT et aux membres du CSE, c'est-à-dire dès Avril 2019 !

Il n’en a rien été !!!

Nous considérons qu’il s’agit d’une volonté manifeste de verrouiller l’information, contrairement aux dires de la Direction, il n’y a pas de transparence…

Nous sommes proches du délit d’entrave dans le fonctionnement des instances.
Si vous vous reconnaissez dans cette situation, ne restez pas isolé, ne culpabilisez pas,
Vous n’êtes pas seul,  nous sommes à votre écoute.